27/09/2010

Neon Marshmallow

Outre les plus anciens gratte-ciels du monde, Al Capone et l’Italian beef sandwich, la ville de Chicago a maintenant une raison supplémentaire de s’enorgueillir : le festival Neon Marshmallow. Mais qu’est-ce donc ? Eh bien ça ressemble fortement à l’un des plus excitants festivals consacrés au noise sous toutes ses formes, un événement massif et œcuménique comme le No Fun Fest new-yorkais a su en organiser depuis 2004. Justement, Carlos Giffoni (le boss de No Fun) ayant mis son festival sur pause cette année, on est rassuré et reconnaissant de voir le flambeau repris par d’autres activistes non moins ambitieux.

La toute première édition du Neon Marshmallow Fest vient d’avoir lieu du 19 au 22 août 2010, avec deux scènes simultanées et presque une centaine de sets rassemblant la crème comme la lie de l'internationale bruitiste, toutes tendances confondues. Alors, bien sûr, impossible dans ces conditions de tout entendre (et c’est sans doute mieux comme ça pour les tympans) mais, pour essayer de se faire une idée a posteriori, il reste toujours les sites de partage de vidéos. Coup de bol, un(e) internaute a eu l’amabilité d’en mettre pas moins de 28 en ligne dont certaines valent le coup d’œil. Merci « Bullart » !

On conseillera vivement cette collaboration entre Jason Lescalleet (électronique) et nmperign (Greg Kelley à la trompette + Bhob Rainey au saxophone soprano) dont l’intégralité est ici disponible : une demi-heure de drone instable, parasité de granulosités et dont les vagues successives explorent tour à tour la densité immuable de la matière comme le chaos le plus strident. D’aucuns considèrent ce concert comme l'un des pics du festival et on les croit sur parole.



Dans un tout autre registre (le genre radical et dérangeant qui ne plaira pas aux âmes sensibles), la performance très visuelle de Dave Phillips est tout aussi remarquable.

Quoi d’autre ? Ben ça (faut cliquer sur les noms pour voir les vidéos) :

The Haters qui montrent qu’il n’y a rien de tel que des cagoules et des valises pour faire du boucan (sans compter l’aspect pyrotechnique à partir de 4’30).

Government Alpha : du harsh à la japonaise, bordant sur le psychédélisme, plutôt old school et qui finit debout sur la table.

Burning Star Core dans sa plus simple incarnation, c’est-à-dire C. Spencer Yeh en solo : violon lo-fi, voix, boucles et autres bidouillages incongrus.

Wasteland Jazz Unit qui produisent très exactement ce que leur nom suggère, à savoir une réponse au snuff jazz de Borbetomagus : deux saxes qui crachent tout ce qu’ils savent sur un ampli pendant dix minutes.

Justice Yeldham qui fait son show habituel avec une plaque de verre qu’il ne manque pas de s’éclater sur la tronche en guise de final (sans effusion de sang pour une fois).

Jason Soliday : cut-up brutal mais malin.

Sixes : noise parfois sophistiqué, tirant sur l’ambient et assez obscur après la deuxième minute !

Et puis, bien sûr, encore et toujours Bhob Rainey (en solo cette fois).

~jcg

autre(s) texte(s) sur Scala Tympani au sujet de Greg Kelley, Bhob Rainey, The Haters (GX Jupitter-Larsen) et Justice Yeldham